Dans 10 jours, Sport Unlimitech sera à Paris pour l’événement SPORT UNLIMITECH TO PERF du 29 juin au 1er juillet au Stade Emile Anthoine.

En attendant le Jour J, nous vous proposons de retrouver les interviews de personnalités influentes du milieu du sport, de l’innovation et/ou de la tech.

 

Aujourd’hui nous recevons Victor Nicolet, Directeur Général du Fonds de Dotation Un Seul Terrain.

 

 

Bonjour Victor, merci de prendre le temps de nous répondre. Nous sommes ravis d’échanger avec toi, tu connais bien Sport Unlimitech puisque tu es déjà intervenu plusieurs fois lors de nos événements.
Peux-tu nous expliquer ton parcours et nous présenter la démarche de Relais Vert dans le milieu du sport  ?

 

Bonjour, c’est toujours un plaisir de pouvoir parler de sport et de le lier à des sujets de société importants.

 

Je suis issu d’un parcours en commerce international et ma carrière a suivi un fil rouge autour de l’agroalimentaire. C’est comme cela que j’ai rejoint Relais Vert, qui fut le premier grossiste bio en France en 1986.
Nous sommes tous passionnés de sport dans l’entreprise et nous avons la même vision que Sport Unlimitech, à savoir que le sport est un vecteur universel pour faire passer des messages sociétaux.  C’est dans cette démarche que Relais Vert, sur l’initiative de son PDG Jérémie Ginart, a créé une fondation qui mêle passion et utilité pour accompagner les acteurs du sport dans leur transition écologique. 
La Fondation se base sur la charte ministérielle des 15 engagements éco-responsables et les principaux accords internationaux liés au changement climatique. Notre discours c’est qu’il “faut protéger ce qu’on a car on ne l’aura pas pour toujours”.

 

 

La Fondation Relais Vert a mis en place un processus de labellisation, pourquoi ce choix ?

 

Clairement, nous avons analysé qu’il existait beaucoup d’actions liées à ces enjeux, mais qu’il manquait de référentiels communs. Chaque structure faisait ses efforts dans son coin mais sans ligne directrice à l’image de ce qu’a connu l’agriculture bio dans les années 80 avec beaucoup d’initiatives et pas d’unité.
Avec la labellisation nous n’avons pas voulu réinventer la roue. Nous nous sommes basés sur ce qui existait, notamment la charte ministérielle mais il était clair que s’arrêter au conseil ne suffirait pas.
Aujourd’hui la labellisation a deux 2 ans d’existence, le sujet avance et de plus en plus de structures nous sollicitent. Ce que l’on peut déplorer c’est que certaines démarches, qui se revendiquent écoresponsables, soient souvent biaisés par des logiques commerciales.

 

Nous sommes sur une mission d’intérêt général.

 

 

La Fondation s’est désormais transformée en fonds de dotation appelé “Un Seul Terrain”, pourquoi ce changement ?

 

C’est très simple, la fondation d’entreprise est régie par un objet d’intérêt général qui n’a pas d’objectif pécunier à la différence du service RSE d’une entreprise par exemple. 
Une fondation a une durée de vie de 5 ans et doit ensuite, soit être prorogée en l’état, soit clôturée.
Mais dans notre cas, l’action était bien lancée, des acteurs ont rejoint le mouvement et pour qu’ils puissent nous soutenir et investir dans notre démarche nous avons créé un fonds de dotation. Cela va nous permettre d’étendre nos activités et d’accompagner plus d’acteurs dans leur transition car jusque là nous étions limités en moyens humains et financiers.
J’étais seul au début de l’aventure et nous sommes désormais cinq à travailler à plein temps sur le fonds de dotation. C’est de bon augure !

 

 

Tu as parlé des nombreuses initiatives qui existent, comment est structuré l’écosystème sportif sur cette question de l’environnement ?

 

On peut déjà noter qu’il y a beaucoup d’ONG, comme Protect our Winters, WWF, la Water Family (de Bixente Lizarazu), etc. Ces acteurs ont chacun leurs zones d’influence et d’action, que ce soit montagne, mer, ou plaine.
Il faut aussi citer des spécialistes et des experts un peu électrons libres comme Maël Besson qui nous appuie beaucoup dans notre projet.
Il y a d’autres structures privées qui existent et proposent des accompagnements et des bilans aux acteurs du sport.
Enfin au niveau national, le Ministère des Sports et celui de la Transition écologique servent de références et pointent un idéal vers lequel il faut tendre.

 

 

Comment le monde du sport s’est saisi de cette question ? Faut-il envisager d’obliger les structures sportives à évoluer ?

 

Je crois qu’il y a une véritable prise de conscience à l’échelle nationale. Évidemment ensuite que certains sports et fédérations vont plus vite que les autres et s’engagent à différents niveaux. A titre d’exemples on peut citer le handball ou le badminton.
Maintenant, la contrainte est-elle obligatoire ? Je crois qu’il ne suffit pas d’être d’accord sur les enjeux, il faut surtout ne pas perdre de temps dans nos changements collectifs. 
Malheureusement, la structuration de notre sport fait que ce sont d’abord les décisions individuelles qui font bouger les choses. La question de la transition écologique n’est pas encore au cœur des enjeux collectifs.
Il y a un lobby environnemental qui permet de mettre ces questions à l’agenda politique. C’est très efficace, beaucoup de problématiques sont remontées.
Comment fera-t-on du sport demain quand nous aurons gagné 2°C de plus en extérieur ? 
La contrainte fait parfois évoluer les choses dans le bon sens et les acteurs s’adapteront.

 

 

La prise de conscience collective a aussi eu pour effet de multiplier ce qu’on appelle aujourd’hui les actions de greenwashing. Quelle est ta position sur le sujet ?

 

Cela existe c’est vrai. C’est aussi la conséquence d’initiatives politiques qui sont bonnes, comme la charte ministérielle, mais qui ne comportent pas d’engagement obligatoire. Ce sont des engagements de bonne foi qui ne sont pas forcément suivis dans les faits et qui peuvent permettre de communiquer en montrant patte blanche. 
Le greenwashing existe quand il n’y a pas de contrôle.

 

C’est aussi pour cela que notre Fonds de dotation existe. Nous apportons la garantie que ce qui est dit est fait car la certification se fait par un tiers indépendant!
Certains acteurs ne jouent pas le jeu, mais je crois qu’à terme, cela finit par se voir.
Parmi les solutions, on voit par exemple que les collectivités publiques conditionnent de plus en plus l’attribution de subventions à des éco-conditionnalités au niveau des subventions dans les collectivités publiques.
Je crois que la solution viendra de l’émergence d’un référentiel national.

 

 

Quel futur pour Un Seul Terrain ? Pourquoi serez-vous à Sport Unlimitech à Paris du 29 juin au 1er juillet ?

 

A court et moyen termes nous voulons poursuivre notre démarche de sourcing de solutions pour les mettre à disposition des structures sportives. 
L’objectif est de monter en puissance sur la labellisation en accompagnant un maximum de structures pour un sport plus vertueux.  Nous avons beaucoup de sollicitations et donc beaucoup de travail en prévision.
Sur le long terme, je pense que les enjeux vont évoluer et que l’outil va évoluer aussi. Les critères vont par exemple également intégrer l’empreinte numérique. Nous ferons en sorte d’adapter notre accompagnement.

 

Nous serons effectivement à Sport Unlimitech car seuls nous ne sommes personne. Il faut construire sur une intelligence collective, bâti sur l’esprit de rencontre, la veille, et la découverte ce qui est fait ailleurs. 
Il faut mettre en commun les spécificités de chacun, notamment dans les régions et les territoires et cette vision territoriale est la marque de fabrique de Sport Unlimitech.

 

 

Merci Victor pour cet échange passionnant. On te retrouve à Sport Unlimitech le 29 juin prochain où tu prendras la parole et tu nous annonceras, on l’espère, une formidable nouvelle !

 

Intéressé par l’événement SPORT UNLIMITECH TO PERF ?

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